Lectures
Festival d'Avignon
Mardi 13 Juillet 2021 à 16h - lecture / maquette avec Elisabeth Ventura
Conservatoire du Grand Avignon 1-3 rue du Général Leclerc – 84000 Avignon
Avec le soutien de la SACD
Entrée libre
Réservation par mail
T.A.T. festival
17 Juillet 2021 à 16h30 - lecture par Marjorie Fabre
Nouveau Gare au Théâtre - fabrique d'arts à Vitry-sur-Seine.
Entrée libre
Réservations & plus d'infos
Une femme, sur le seuil de sa porte, se prépare à partir, à tout quitter, l’appartement, son compagnon, mais lui n'est pas au courant. Elle retraverse une partie de sa vie et projette les conséquences de cette décision, donnant corps et voix à celles et ceux qui constituent le microcosme de sa vie et de son couple. Ce n’est pas tant la réalité de ces figures qui importe, mais plus ce que cette femme imagine d’elles et comment ses représentations façonnent son existence et conditionnent ses décisions. C’est l’histoire d’une femme qui n’a pas assez dit, et qui au milieu des paroles qui jaillissent et l’assaillent, cherche l’issue.
Dans un texte à la fois drôle et engagé, Marjorie Fabre met en lumière le pouvoir intime de nos héritages familiaux et sociétaux, poison silencieux des inégalités que nous reproduisons malgré nous…
Sur scène, un espace sombre dont on ne distingue pas les limites. En son centre, un rectangle de lumière. Un corps, en mouvement continu, met à l’épreuve ces frontières lumineuses.
Un espace à la fois de l’enfermement mais aussi d'une multitude de possibles.
Marjorie Fabre
Marjorie Fabre est autrice, chorégraphe et danseuse.
Après une formation en Lettres Modernes et en Études Théâtrales à la Sorbonne, elle poursuit son apprentissage de la danse et crée ses premiers spectacles au croisement de la danse et du théâtre.
En 2016, Range ton cœur et mange ta soupe, pièce tout public, lauréate du concours De l’encre sur le feu présidé par David Lescot, est mise en maquette au Théâtre 13 / Seine. Ce texte obtient l’Aide à la création de textes dramatiques ARTCENA 2017 et fait partie des Coups de cœur 2018 du Théâtre de la Tête Noire, où il est mis en lecture par Patrice Douchet. Il est également sélectionné par le Théâtre Poche/GVE, le collectif À Mots Découverts, le GRATT Ensemble, l’association ALT. Porté par la compagnie Internationale (mise en scène Chiara Breci), il fait partie de la sélection 2020 des festivals Mises en capsules du Théâtre Lepic et Scènes sur Seine.
En 2019, paraît aux Éditions Koïnè la pièce jeunesse Revanche, mise en voix lors du festival L’Été en automne et de l’opération Théâtre en REP. Ce texte, lauréat de l’Aide à la création ARTCENA 2019, fait partie des "Tops et Bonnes Lectures" du comité du Salon jeunesse de Montreuil et de la sélection des Journées professionnelles du Théâtre de la Cité Explorations#3. Il est mis en espace par Patrick Simon et les élèves comédiens du studio JLMB au Lavoir Moderne Parisien, et va être porté à la scène par la compagnie 7ème Ciel sous la direction de Marie Provence.
En 2020, La Vie rêvée est lauréate de la bourse Beaumarchais-SACD, et son texte Et toutes les autres obtient la bourse du CNL.
Marjorie Fabre a écrit La Vie rêvée pour la comédienne Elisabeth Ventura, qui en a confié la mise en scène à Fabian Chappuis.
Note d'intention
Ces modèles sociétaux qui déterminent nos choix
La prise de conscience actuelle sur la réalité de la condition des femmes lève le voile sur des pratiques, des règles communément admises, profondément assimilées et porteuses d’inégalités. Les mouvements sociaux tels que #MeToo, l’essor de l’écriture inclusive et toutes les actions qui actuellement militent pour plus d’égalité homme-femme sont venus réveiller la société, en montrant que le chemin à parcourir jusqu’à l’égalité est encore long. Les avancées ont été très nombreuses, mais il reste encore des obstacles à franchir, obstacles d’autant plus périlleux qu’ils sont parfois en nous, intégrés, fruits d’un héritage familial et sociétal. Quelle est la place de la femme dans la société et dans le couple, la place qu’on lui donne, la place qu’elle prend, qu’elle s’autorise à prendre ? Quel champ de liberté est laissé à la femme – et plus largement à chacun de nous– une fois qu’elle a été éduquée, élevée dans une société et dans une histoire familiale données ? Quels sont les repères, les modèles qui déterminent ses choix ? Quelles limites s’impose-t-elle sans même s’en rendre compte ?
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Le couple comme laboratoire
La Vie rêvée dessine en creux le parcours d’une femme, mais aussi celui d’un couple – entité que l’on a cru éternellement constituée. Il est vu ici par le prisme d’une femme en colère, en proie au ressentiment, dont la parole manque forcément d’impartialité, et tant mieux. Ce trouble remet en cause la véracité de ce qu’elle dit, l’essentiel étant que c’est sa vérité, telle qu’elle l’a perçoit.
Une fois l’amour évacué ou mis à mal, les fondations du couple en tant que construction sociale n’apparaissent que de manière plus saillante. Le couple est l’union la plus intime et pourtant soumise à toutes sortes de pressions extérieures, sociales, familiales. Que met-on derrière l’idée de couple ? De quelles croyances, de quelles normes, de quelles contradictions est-il bâti ? Autant de raisons, de forces qui nous poussent à agir derrière notre illusion de libre arbitre.
Explorer de nouveaux espaces de liberté
La gageure de ce projet était d’arriver à traduire ce qui se passe dans la tête de cette femme, saisir le bouillonnement des idées tout en le rendant intelligible, donner à entendre les élans qui la traversent, les souvenirs qui lui reviennent, mais surtout ce qu’elle projette. Ces « films » qu’elle se fait, par les émotions qu’ils induisent, se substituent un temps au monde tangible et deviennent sa réalité.
La Vie rêvée met en lumière ces histoires que l’on se raconte, ces aspects de notre personnalité, sublimés ou cachés, qui ne prennent vie, ne s’épanouissent que dans les projections de ce qui pourrait advenir. Exutoires du silence, de ceux qui ne disent pas, dont le trop-plein doit passer par d’autres voies, ces projections sont comme un espace de vie supplémentaire où s’éprouve ce qu’on ne parvient pas à vivre concrètement. Ce sont des espaces jubilatoires où tout devient possible, mais eux aussi aux prises avec les contradictions du personnage, ses limites personnelles, sa capacité à se saborder même dans cet espace de liberté.
Pour enfin prendre son envol
Et pourtant, c’est dans ces espaces fantasmés que le personnage va se (re)trouver, faire corps avec ses désirs et prendre conscience de sa force. Elle y puisera l’énergie pour briser certaines frontières et débuter enfin sa vie rêvée.
Le début du texte campe une femme en colère. Il se terminera avec une femme libre.
Marjorie Fabre & Fabian Chappuis
Distribution
Avec Elisabeth Ventura
Équipe artistique
mise en scène & scénographie Fabian Chappuis